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Conformité au RGPD : Les principaux livrables à rédiger pour un organisme

Publié le 9 mai 2024

Le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) représente un cadre légal strict en matière de protection des données personnelles au sein de l’Union Européenne. Depuis son entrée en vigueur en mai 2018, il impose aux organismes de multiples obligations afin de garantir une gestion transparente, sécurisée et conforme des données personnelles. Pour les entreprises et organisations, la conformité au RGPD nécessite la production de plusieurs documents clés. Voici une exploration détaillée des principaux livrables à rédiger pour assurer cette conformité et pouvoir la démontrer à l’autorité de contrôle en cas de demande expresse de cette dernière.

 

Le Registre des activités de traitement

Le registre des activités de traitement est un document obligatoire pour tous les responsables de traitement. Ce registre sert de preuve de la conformité de l’organisme au RGPD et aide à gérer les risques liés à la protection des données. Les organismes de plus de 250 salariés doivent y inclure la totalité de leurs activités de traitements de données personnelles. En revanche, les organismes de moins de 250 salariés ne devront y faire figurer que les traitements de données non-occasionnels, les traitements susceptibles de comporter un risque pour les droits et libertés des personnes ainsi que les traitements qui portent sur des données sensibles.

Voici les éléments essentiels à inclure dans le registre des activités de traitement :

 

  • Identité du responsable du traitement et, le cas échéant, du co-responsable : Ce point doit mentionner clairement le nom et les coordonnées du responsable du traitement des données au sein de l’organisation.
  • Finalités du traitement : Il est crucial de décrire précisément pourquoi les données personnelles sont collectées. Par exemple, gestion de la clientèle, marketing, recrutement, etc.
  • Description des catégories de personnes concernées et des catégories de données personnelles : Il faut lister les types de données traitées (ex. données d’identité, données économiques, données de santé) et préciser à quelles catégories de personnes elles appartiennent (clients, employés, fournisseurs).
  • Catégories de destinataires auxquels les données ont été ou seront divulguées : Cela inclut toute entité qui reçoit des données de la part de l’organisme, que ce soit en interne ou des tiers comme des partenaires ou des sous-traitants.
  • Transferts de données à un pays tiers ou à une organisation internationale : Si les données sont envoyées hors de l’UE, il faut indiquer vers quel pays ou organisation et sous quelle protection.
  • Les mesures de sécurité techniques et organisationnelles mises en place.
  • Délais prévus pour l’effacement des différentes catégories de données : Ce sont les périodes de conservation des données, après lesquelles elles doivent être supprimées ou anonymisées.

 

La Politique de protection des données personnelles

Chaque organisme doit rédiger une politique claire et précise sur la manière dont il gère les données personnelles. Cette politique doit être facilement accessible et compréhensible pour les personnes concernées par les traitements de données. Elle doit expliquer les droits des individus en vertu du RGPD (comme le droit d’accès, de rectification, d’effacement, etc.) et la manière dont ils peuvent les exercer. La politique de protection des données est essentielle pour démontrer le respect des principes de transparence et de responsabilité édictés par le RGPD. Voici les principaux éléments à y faire figurer :

  • Introduction sur l’importance de la protection des données : Un bref exposé sur l’engagement de l’organisation en matière de protection des données.
  • Détails des données collectées : Type de données collectées, méthode de collecte, et la base juridique du traitement (consentement, contrat, obligation légale, intérêt légitime, etc).
  • Utilisation des données : Expliquer comment et pourquoi les données sont utilisées.
  • Partage des informations : Avec qui les données peuvent être partagées et dans quelles circonstances.
  • Sécurité des données : Les mesures techniques et organisationnelles mises en place pour protéger les données contre les accès non autorisés ou les pertes.
  • Droits des personnes concernées : Détail des droits des utilisateurs (accès, rectification, suppression, etc.) et comment ils peuvent les exercer.
  • Contact pour les questions de protection des données : Informations de contact du délégué à la protection des données ou du responsable du traitement.

 

Les Analyses d’impact relative à la protection des données (AIPD)

Pour les traitements susceptibles de générer des risques élevés pour les droits et libertés des personnes, le RGPD exige que l’organisme effectue une Analyse d’Impact relative à la Protection des Données (AIPD). Cette analyse doit identifier les risques liés aux activités de traitement et évaluer l’efficacité des mesures de protection et des mécanismes de mitigation envisagés. L’AIPD est un processus dynamique qui doit être revu et mis à jour en fonction de l’évolution des traitements et des risques associés.

 

Les Accords de traitement des données

Lorsque des données sont traitées pour le compte de l’organisme par des sous-traitants, des accords spécifiques doivent être rédigés pour s’assurer que ces sous-traitants respectent également le RGPD. Ces accords doivent définir précisément le rôle et les responsabilités de chaque partie, notamment en ce qui concerne la sécurisation des données et la notification des violations de données.

 

Les Procédures de réponse aux demandes des personnes concernées

Le RGPD renforce les droits des individus en leur permettant de contrôler davantage leurs données personnelles. Il est impératif que les organismes disposent de procédures claires et efficaces pour répondre rapidement aux demandes d’accès, de rectification, d’effacement, d’opposition, de limitation ou de portabilité des données. Ces procédures doivent être conçues de manière à garantir que toutes les demandes sont bien traitées dans les délais légaux.

 

Le Plan de réponse aux violations de données personnelles

La gestion des violations de données personnelles est un élément crucial de la conformité au RGPD. Un plan de réponse détaillé doit être mis en place pour détecter, signaler et enquêter sur les violations de données, ainsi que pour en informer les personnes concernées et les autorités compétentes sans délai indû. Ce plan doit également inclure des mesures correctives pour éviter la récurrence de telles violations.

 

Conclusion

La conformité au RGPD est un processus continu qui nécessite une vigilance et une mise à jour constantes des pratiques et des documents de l’organisme. En rédigeant ces livrables essentiels, les organismes non seulement se conforment à la loi, mais ils contribuent également à instaurer une culture de la protection des données au sein de leur structure, renforçant ainsi la confiance de toutes les parties intéressées.