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Cyber Résilience et Directive NIS2 : Renforcez votre sécurité numérique pour résister aux cyberattaques

Publié le 7 novembre 2024
Cyber résilience NIS2

L’impact croissant des cyberattaques, associé à la nature dynamique des menaces sur le front numérique, signifie qu’aujourd’hui les entreprises, organisations et autres entités doivent développer une résilience renforcée. La cyber résilience représente ainsi la capacité à résister, répondre et se rétablir après des cyberattaques. Pour l’Europe, il s’agit d’un moment de redéfinition dans le domaine de la sécurité numérique, imposant de nouvelles exigences aux entreprises et infrastructures critiques. La directive NIS2 incite les organisations à garantir une meilleure protection de leurs systèmes et de leurs données, tout en assurant une préparation optimale en cas d’attaque. Dans cette perspective, les moyens de promouvoir la cyber résilience dans le cadre de NIS2 et des recommandations pratiques pour renforcer cette résilience, notamment par le développement de stratégies de sauvegarde, les tests de continuité d’activité et les audits de vulnérabilité, seront exposés. Ces pratiques, en plus d’autres obligations légales, sont aujourd’hui d’une priorité capitale pour la stabilité et la sécurité de toute organisation.

L’importance de la cyber résilience dans le cadre de la directive NIS2

La directive NIS2, adoptée par l’Union européenne, vise à renforcer la cybersécurité des entités opérant dans des secteurs critiques tels que l’énergie, les transports, la finance, et la santé, mais aussi des secteurs comme la recherche et les infrastructures numériques. Contrairement à sa prédécesseuse (NIS1), la directive NIS2 étend son champ d’application et introduit des exigences plus strictes pour garantir la protection des systèmes d’information.

Secteurs couverts par la directive NIS2

L’accent mis sur la cyber résilience est une réponse directe aux attaques de plus en plus sophistiquées et persistantes. La NIS2 encourage les organisations à adopter une approche proactive, en mettant en place des systèmes qui ne se contentent pas de bloquer les menaces, mais qui garantissent aussi un redémarrage rapide et efficace des services en cas d’incident. Les conséquences d’une interruption de service sont souvent coûteuses et peuvent causer des pertes financières, des atteintes à la réputation et des impacts sur les clients. En conséquence, la résilience devient un atout stratégique : les entreprises qui peuvent se remettre rapidement d’une attaque réduisent leurs risques, tout en inspirant une plus grande confiance à leurs partenaires et clients.

Dans le cadre de la NIS2, les organisations sont encouragées, voire obligées, à réaliser des analyses de risque régulières, à se doter de protocoles de réponse aux incidents et à s’assurer de la continuité de leurs activités. L’objectif de la directive est donc double : d’une part, protéger les infrastructures critiques, et d’autre part, garantir la stabilité économique et sociale face aux cybermenaces.

Recommandations pour renforcer la cyber résilience des organisations

Pour répondre aux exigences de la NIS2 et améliorer la cyber résilience, les organisations doivent mettre en place des pratiques solides et répétées de gestion des risques. Voici quelques recommandations pratiques qui peuvent grandement améliorer leur capacité de résistance et de récupération.

Sauvegardes régulières et sécurisées des données

Les sauvegardes sont l’un des moyens les plus efficaces de protéger les données en cas d’attaque. En effet, une organisation victime de ransomware, par exemple, peut récupérer ses données sans avoir à céder aux exigences financières des cybercriminels si elle dispose de sauvegardes à jour. Voici quelques bonnes pratiques pour les backups :

Planification des sauvegardes

Il est recommandé de réaliser des sauvegardes régulières, au minimum hebdomadaires pour les données les moins critiques, et quotidiennes pour les données sensibles ou critiques. Ces sauvegardes devraient être programmées automatiquement et vérifiées régulièrement.

Stockage externe et redondant

Les données sauvegardées doivent être stockées dans un environnement sécurisé, idéalement hors ligne ou dans un cloud sécurisé, afin d’éviter toute contamination lors d’une attaque. Une stratégie de redondance, comme la règle du « 3-2-1 » (trois copies des données, sur deux supports différents, dont un hors site), peut grandement réduire les risques.

Tests de restauration

Sauvegarder les données est une première étape, mais il est tout aussi crucial de s’assurer que ces données peuvent être restaurées. Des tests de restauration périodiques permettent de vérifier la fiabilité des backups en cas de besoin urgent.

Tests de continuité d’activité et de reprise après sinistre

La continuité d’activité désigne la capacité d’une organisation à maintenir ses opérations, même en cas d’incident grave. Pour renforcer cette capacité, la NIS2 encourage la mise en place de plans de continuité et de reprise après sinistre. Ces tests permettent d’anticiper les situations de crise et de préparer l’organisation à des réponses rapides et efficaces.

Élaboration d’un plan de continuité

Ce plan doit inclure des protocoles clairs pour l’identification des risques et pour la mise en place de réponses adaptées à différents scénarios d’incident. Il doit aussi être régulièrement mis à jour en fonction des nouvelles menaces et évolutions technologiques.

Exercices de simulation

Il est recommandé de réaliser des simulations de crise au moins une fois par an pour former les équipes et s’assurer que chaque membre connaît son rôle en cas d’incident. Ces simulations permettent également d’identifier les points faibles dans les protocoles de sécurité et d’ajuster les réponses en conséquence.

Plan de reprise après sinistre (PRA)

Ce plan doit définir les étapes nécessaires pour récupérer les données et redémarrer les opérations après une interruption majeure. Un PRA bien conçu réduit le temps d’arrêt et limite les pertes en cas de cyberattaque.

Audits de vulnérabilité et tests d’intrusion

Les audits de vulnérabilité et les tests d’intrusion sont essentiels pour évaluer la robustesse de la sécurité d’une organisation. Ces pratiques sont encouragées par la NIS2, car elles permettent de détecter les failles avant qu’elles ne soient exploitées par des cybercriminels.

Audit régulier des systèmes

Un audit de vulnérabilité, réalisé par des experts, identifie les failles et points faibles dans les systèmes informatiques et les réseaux d’une organisation. Ces audits doivent être effectués régulièrement, idéalement chaque semestre, pour suivre l’évolution des menaces.

Tests d’intrusion (ou pentests)

Les tests d’intrusion consistent à simuler une cyberattaque pour évaluer la capacité de l’organisation à y faire face. Ces tests sont souvent réalisés par des experts externes, qui peuvent fournir une vision objective et identifier les failles invisibles aux équipes internes.

Suivi et correction des failles

Après chaque audit ou test, les vulnérabilités identifiées doivent être corrigées rapidement. Il est essentiel de documenter les actions correctives entreprises pour améliorer la résilience globale du système.

Formation et sensibilisation du personnel

Enfin, la sensibilisation et la formation des employés sont des piliers essentiels de la cyber résilience. En effet, une grande majorité des cyberattaques réussies exploitent des erreurs humaines, telles que les clics sur des liens de phishing ou la gestion de mots de passe faible.

Programmes de sensibilisation

Les formations régulières, incluant des simulations de phishing et des exercices de cybersécurité, aident à réduire les erreurs humaines.

Mises à jour sur les menaces

L’évolution rapide des menaces rend indispensable une sensibilisation continue. Informer régulièrement le personnel des nouvelles méthodes de cyberattaque permet de garder tout le monde sur ses gardes.

Gestion des accès et mots de passe

Instaurer des politiques strictes de gestion des mots de passe et des accès limite les risques d’intrusions non autorisées.

Conclusion

La cyber résilience n’est plus une option, mais, avec la directive NIS2, une obligation pour chaque entreprise européenne opérant dans des secteurs stratégiques. Développer de telles capacités au sein des organisations signifie s’assurer qu’elles sont résistantes et capables de se rétablir rapidement face aux menaces cyber. Cela peut être accompli par des stratégies simples incluant des sauvegardes régulières, des tests de continuité d’activité et des audits de vulnérabilité.

Finalement, la cyber résilience va bien au-delà de la simple conformité ; il s’agit de sécurité, de confiance et de durabilité. Le niveau de sophistication des cyberattaques augmente un peu plus chaque jour ; ainsi, investir dans la résilience est passé d’une obligation morale à une obligation légale et, pour toute organisation souhaitant prospérer dans un monde numérique de plus en plus complexe et périlleux, constitue une décision stratégique.


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