Secteur fortement réglementé, la recherche scientifique a été directement impactée par l’entrée en application du RGPD. La directive 2001/20/CE, remplacée en 2020 par le règlement 536/2014 relatif aux essais cliniques de médicaments à usage humain, doit ainsi s’articuler avec les nouvelles dispositions relatives à la protection des données personnelles.
La CNIL, dans un souci de simplification des démarches relatives à la recherche dans le domaine de la santé, a adopté en 2018 cinq méthodologies de référence (ou MR). Ces dernières ont pour objectif de créer un cadre protecteur et favorable à la recherche médicale.
Chaque MR offre ainsi un encadrement pour des traitements spécifiques au domaine de la recherche :
Lorsque le promoteur d’un essai souhaite mettre en place une nouvelle étude, il doit effectuer un engagement attestant de la conformité de l’essai à la MR correspondante. En revanche, si le traitement n’est pas conforme, une demande d’autorisation doit être déposée auprès de la CNIL pour les recherches impliquant la personne humaine. Un dossier doit être déposé auprès de l’INDS (Institut National des Données de Santé) pour les projets n’impliquant pas la personne humaine.
Outre la déclaration de conformité et pour respecter le principe d’accountability, le protocole de recherche établi doit notamment détailler l’ensemble des données traitées pour en justifier le traitement. Les MR offrent alors un cadre, le protocole de recherche permet de spécifier quelles données sont spécifiquement traitées dans l’étude.
L’autre versant méritant l’attention des laboratoires pharmaceutiques concerne la mise à jour des notices d’information à destination des patients participant à un essai clinique. En effet, au préalable à sa participation à une étude, le patient doit être informé des différentes modalités des traitements effectuées sur ses données.
Pour les recherches impliquant la personne humaine, les notices d’information doivent être mises à jour au regard des nouvelles obligations du RGPD. Doivent figurer sur celles-ci :
Un équilibre doit évidemment être trouvé entre l’information relative à la protection des données et celle faisant l’objet de la notice, à savoir l’étude clinique en elle-même.
Une fois la notice d’information rédigée, la nouvelle version doit être soumise aux comités de protection des personnes (CPP) pour validation. Des modifications peuvent alors être demandées par le CPP sollicité.
L’articulation entre le RGPD et les règles spécifiques du secteur de la recherche médicale est encore à éclaircir au regard des nombreuses zones d’ombre en la matière. Les différentes strates de règlementation renforcent cette confusion chez les praticiens du secteur médical et juridique. Il sera alors intéressant d’étudier les nouveaux apports en la matière car non, la conformité RGPD n’a pas rendu la recherche médicale impossible.
Nous vous invitons à consulter cet article sur le droit à l’oubli
-Laetitia Charles
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